Une quarantaine de professionnels de santé de tous horizons (libéraux, hospitaliers) ont participé à la soirée d’information sur la Maladie rénale chronique organisée par la commission « Maladies Chroniques » de la CPTS Mulhouse Agglomération.

La soirée a débuté par un exposé du Dr Bernadette FALLER, médecin néphrologue, avec quelques chiffres concernant la maladie rénale chronique. La situation de l’Alsace est particulière en France avec notamment 17% de patient dialysé de plus que la moyenne nationale par habitant.

Les progrès de la médecine ont permis de stabiliser la progression de la maladie rénale chronique. La maladie rénale chronique étant une affection « silencieuse » au même titre que le diabète, il est très important de la dépister auprès des populations à risque pour leur proposer un traitement visant à stabiliser le déclin de la fonction rénale. Les patients à risque sont notamment ceux souffrant d’hypertension, les diabétiques et les patients de plus de 60 ans.

Le dépistage repose sur un examen biologique à la recherche de 2 marqueurs : le DFG (Débit de Filtration Glomérulaire) et le RAC (Rapport Albumine sur Créatinine) dosable avec un simple échantillon de sang et d’urine (plus besoin de demander aux patients des urines de 24h !). Le diagnostic de la maladie rénale chronique est fait si les résultats montrent 2 DFG <60ml/min/1.73 m² à 3 mois d’intervalle. Il est alors nécessaire de faire la demande d’ALD (Affection Longue Durée).

Le Dr Christian GHERARDI indique que tous les laboratoires de biologie médicale calculent à la demande du prescripteur le KFRE ou score de risque rénal qui permet de calculer le risque évolutif. Ce score ou le score KDIGO (Kidney Disease Improving Global Outcomes) permet d’avoir un critère simple pour savoir s’il est nécessaire d’orienter de suite vers le néphrologue ou si le suivi peut être fait par l’équipe de soins habituelle.

Le Dr Pierre DALLEM, médecin généraliste, rappel que le suivi du diabète, le traitement de l’hypertension et la maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaire (traiter notamment l’hypercholestérolémie) sont la base du traitement pour MRC.

La surveillance bio c’est tous les DFG/10 mois par exemple si le DFG est 60 ml/min, la surveillance biologique doit avoir lieu tous les 60/10 = 6 mois ainsi qu’à chaque changement de traitement.

Mme Aude MEYER, infirmière libérale, présente le rôle de l’infirmière auprès des patients atteint de maladie rénale chronique : surveillance clinique (état hydrique, TA, appétit, asthénie, état psychologique), vigilance thérapeutique (observance, risque de l’automédication néphrotoxique), vigilance biologique (fréquence des contrôles), lien avec l’entourage et éducation, transmission des alertes au médecin traitant.

Mme Julia ROOST, diététicienne, rappelle les bases concernant l’alimentation des patients atteint de maladie rénale chronique : alimentation équilibrée, exclusion quasi complète du sel : maxi 6g de sel/j. 2g/sel naturellement présent dans les aliments (fruits, légumes) ce qui autorise 4 g de sel dans les aliments salés ou en ajout dans les plats. Attention aux sels cachés.  Un apport hydrique (eau, soupes) de 1,5 L /jour est suffisant. Attention aux eaux en bouteilles riches en bicarbonates et en sodium. A exclure absolument : le sel de potassium ( « sel de régime »).

Pour finir le Dr Bernadette FALLER présente les nouveaux médicaments néphroprotecteurs, les inhibiteurs de la SGLT2 (par exemple Forziga, Jardiance,  Invokana,  …) et rappelle que la CPTS Mulhouse Agglomération a conclu une convention avec l’AURAL qui permet à tous les membres de la CPTS MA d’avoir accès gratuitement à : 

  • 16 modules de E-learning “indépendants” d’une durée totale de 4h30 (attestation délivrée en fin de parcours),
  • des fiches pratiques à donner aux patients.